L’importante PME familiale de second œuvre prolonge par l’optimisation de sa consommation de carburant ses actions de réduction de son empreinte carbone, dont elle a été pionnière en France au niveau des matériaux de construction.

Devenu l’un des leaders en France du second œuvre du bâtiment avec son effectif direct de 500 salariés (800 avec ses filiales), le Jurassien Bonglet s’est fixé parmi ses priorités de ne pas sacrifier l’environnement sur l’autel de sa croissance.

Dans cette optique, ce qui passe sur les routes revêt pour lui un enjeu tout aussi important que ce qui se joue sur les façades ou à l’intérieur des constructions où son personnel intervient : «   Nos 500 véhicules utilitaires parcourent chaque année 17 millions de kilomètres au cumul ! », calcule Pascal Ratte, le responsable de la gestion de cette flotte. D’où le «   plus   » que représente, pour les dirigeants de Bonglet, le recours à des indicateurs télématiques en vue de l’optimisation de la consommation de carburant, qu’ils ont présentés récemment au siège de Lons-le-Saunier.

Cette solution déployée par l’entreprise prestataire Kuantic aboutit à équiper chaque véhicule d’un boîtier, véritable « mémoire » et outil d’amélioration des indicateurs, en premier lieu la consommation de carburant au kilomètre. Les données chiffrées qui en résultent permettent, d’après l’entreprise de bâtiment et son prestataire, d’adapter le véhicule attribué à l’activité et au mode de conduite de chaque salarié, par exemple l’équiper d’un modèle plus puissant ou doté d’un coffre plus grand.

On pourra objecter que ce boîtier constituerait un «   mouchard   » idéal pour repérer et sanctionner les «   mauvais   » conducteurs. «   Un niveau bas du score d’écoconduite que ce système génère interpelle forcément, mais nous faisons bien attention à ne pas être que dans le contrôle. Nous voyons dans cette offre l’opportunité d’un discours pédagogique auprès des salariés, nous assortissons le bilan de conseils d’écoconduite   », répond Hervé Peutot, directeur des achats du groupe Bonglet.

Au départ de 17 agences en Bourgogne-Franche-Comté, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Lorraine et à destination des chantiers, ces utilitaires roulent au diesel, d’étiquette Crit’Air 2 pour l’essentiel. L’électrification en masse n’est pas donc pas pour demain chez Bonglet qui s’est toutefois doté depuis quelques années d’un véhicule électrique à titre de test. « Notre politique consiste à se doter d’un parc véhicules de moins de cinq ans dans les deux-trois prochaines années. Et entre autres mesures pour réduire la consommation, nous excluons l'équipement en climatisation pour les nouvelles commandes », précise Pascal Ratte.

Le groupe Bonglet prolonge ainsi au niveau de sa flotte les actions en matière d’environnement qu’il déploie déjà dans les aspects en lien direct avec ses activités   : isolation thermique par l’extérieur, ravalement de façades, isolation des éléments, ravalement de façades, isolation des éléments intérieurs, installation de cloisons en plâtre, pose de revêtements de sols, etc…

Sa posture détermine depuis déjà de longues années le choix des fournisseurs de matériaux   : «   Nous retenons ceux qui acceptent de reprendre les chutes et déchets et de prendre en charge le coût de leur recyclage et de leur élimination. En somme, nous avons devancé la REP (responsabilité élargie des producteurs) qui s’applique désormais au bâtiment », décrit Hervé Peutot. « Pour chaque matériau concerné, nous avons été pionniers en France », ajoute le dirigeant. La pratique a débuté dès 2005 pour les peintures, avec l’entreprise PPG à Genlis (Côte-d’Or) pour les peintures. Puis ont suivi : Gerflor pour les sols,  Armstrong (aujourd’hui Knauf Ceiling, à Pontarlier dans le Doubs) pour les faux-plafonds, Isover pour la laine de verre et Rockwool pour celle de roche, Knauf pour les isolants en polystyrènes et Siniat pour les plaques de plâtre.

Testeur de gammes « vertes » de matériaux

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Hervé Peutot (à gauche), directeur des achats de Bonglet, et les responsables de la société Kuantic ont présenté la solution d’indicateurs télématiques installée sur les véhicules utilitaires de l'entreprise. © Mathieu Noyer

Titulaire de plusieurs certifications et distinctions dans l’environnement et la RSE –Iso 14001, Ecovadis, club «   Coq Vert   » de Bpifrance… - l’entreprise se prête en contrepartie au jeu d’expérimenter (essuyer les plâtres, pourrait-on dire…) de nouveaux produits plus «   verts   » de ses mêmes fournisseurs. Ainsi, 􀀁n 2021, il a réalisé, à Louhans (Saône-et-Loire), la première rénovation thermique d’une maison en France par le dernier isolant en PSE de Knauf, estampillé «   très bas carbone   » pour sa confection à partir de biomasse. Il a également inauguré la gamme végétale des enduits de l’entreprise lorraine Semin.

L’entreprise familiale de Lons-le-Saunier réalise désormais un chiffre d’affaires annuel de 85 millions d’€, dont 75 % en marchés publics (collectivités, bailleurs sociaux…) et le solde dans le tertiaire et l’industrie, avec plus récemment la montée du marché du particulier au titre des rénovations énergétiques globales.

Avec les filiales, le chiffre d’affaires grimpe à 120 millions d’€. Il a connu un bond important 􀀁n 2021 avec l’acquisition des Peintures Réunies, PME de 220 personnes à Forbach (Moselle) qui se trouvait en redressement judiciaire. Cette croissance externe est la dernière à ce jour de Bonglet, qui reste attentif aux mouvements d’entreprise qui touchent ses métiers en pleine mutation.

Le groupe se pose en acteur de cette restructuration, à l’aube de passer d’une génération à l’autre : Hervé Bonglet, l’actuel président et fils des fondateurs Henri et Nicole en 1956, entame la transmission de flambeau à ses filles Caroline et Emanuelle.